Filtrer
Support
Prix
GALLIMARD
-
« Tu veux jouer à inventer des histoires? Un chapitre chacun? Je commence? Il était une fois un village que ses habitants avaient déserté. Même les chats et les chiens étaient partis. Et les oiseaux aussi. » Le petit garçon qui joue ainsi à inventer des histoires à la demande de sa mère est devenu un grand romancier. Sa mère n'est plus là, mais il tient malgré tout à poursuivre le récit de l'existence tumultueuse de sa famille et de ses aïeux. Son récit quitte donc le quartier modeste de Jérusalem où il est né, remonte le temps, retourne en Ukraine et en Lituanie, et fait revivre tous les acteurs de cette tragi-comédie familiale, qu'ils soient prophète tolstoïen, séducteur impénitent, mauvais poète, kibboutznik idéaliste, ou vrai savant. Leurs vies sont parfois broyées par la grande Histoire - l'Europe les rejette, l'Orient se montre hostile - et toujours marquées par leurs propres drames intimes, illusions perdues et rêves avortés. Au coeur d'une narration riche, d'une ampleur et d'une puissance romanesque jusque-là inconnues dans l'oeuvre d'Amos Oz, la disparition tragique de la mère demeure la question à laquelle ce roman cherche une réponse. Une histoire d'amour et de ténèbres est un livre bouleversant où l'histoire d'un peuple et la vérité d'un homme se confondent.
-
Le jeune Shmuel Asch désespère de trouver l'argent nécessaire pour financer ses études, lorsqu'il tombe sur une annonce inhabituelle. On cherche un garçon de compagnie pour un homme de soixante-dix ans; en échange de cinq heures de conversation et de lecture, un petit salaire et le logement sont offerts. C'est ainsi que Shmuel s'installe dans la maison de Gershom Wald où il s'adapte rapidement à la vie réglée de cet individu fantasque, avec qui il aura bientôt des discussions enflammées au sujet de la question arabe et surtout des idéaux du sionisme. Mais c'est la rencontre avec Atalia Abravanel qui va tout changer pour Shmuel, tant il est bouleversé par la beauté et le mystère de cette femme un peu plus âgée que lui, qui habite sous le même toit et dont le père était justement l'une des grandes figures du mouvement sioniste. Le jeune homme comprendra bientôt qu'un secret douloureux la lie à Wald... Judas est un magnifique roman d'amour dans la Jérusalem divisée de 1959, un grand livre sur les lignes de fracture entre judaïsme et christianisme, une réflexion admirable sur les figures du traître, et assurément un ouvrage essentiel pour comprendre l'histoire d'Israël. Un chef-d'oeuvre justement acclamé dans le monde entier.
-
Un village au bout du monde, triste et gris, encerclé par des forêts épaisses et sombres. Un village maudit : toutes les bêtes, tous les oiseaux et même les poissons de la rivière l'ont déserté. Deux enfants, Matti et Maya, décident alors d'élucider le mystère et s'aventurent dans la forêt en dépit de l'interdit...
Pour illustrer ce superbe conte pour enfants et adultes, il fallait tout le talent et la magie des couleurs de Georg Hallensleben. Au delà du conte traditionnel, Amos Oz nous offre une fable magnifique sur l'exclusion et la tolérance.
-
Auteur d'une quinzaine de romans traduits dans le monde entier, lauréat de prestigieux prix littéraires, conscience intellectuelle et fervent défenseur de la paix au Moyen-Orient, Amos Oz (1939-2018) est incontestablement une voix majeure de la littérature israélienne contemporaine. Servis par une langue empreinte de poésie, ses récits dépeignent les douleurs et les traumas de l'individu et de la famille, sondent les abysses de l'âme et de la nature humaines, avec pour toile de fond l'histoire d'Israël et celle d'un peuple vivant entre guerre et paix, entre ombre et lumière.Conçu avec l'écrivain avant sa disparition comme une traversée de son oeuvre, reprenant un choix de romans et de nouvelles publiés entre 1965 et 2014, ce volume «Quarto» se clôt par un ensemble de conférences qui constituent son «testament» politique et moral. Éclairée par les contributions de son ami et traducteur anglais, Nicholas de Lange, de sa fille, l'historienne de renom Fania Oz-Salzberger, et de l'autrice Zeruya Shalev, cette édition invite le lecteur à découvrir le regard qu'Amos Oz posait sur le monde, sur son monde - celui de la Jérusalem divisée de son enfance, ville labyrinthique cernée de menaces sourdes, celui du kibboutz, théâtre de tensions entre l'homme solitaire et la collectivité, celui de l'engagement politique. Ponctuée de documents personnels inédits, elle donne à lire les écrits d'«un conteur de grand talent et d'un magicien de la langue hébraïque», qui espérait «un avenir meilleur et oeuvrait en ce sens».Visuel de couverture, légende intégrale:Jérusalem, Tavalina Rinat Kishony, 2020. Acrylique sur toile, www.tavalina.com. Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
-
Albert Danon est seul. Sa femme Nadia vient de mourir d'un cancer, et son fils Rico est parti au Tibet. Bettine, une vieille amie, veuve elle aussi, s'inquiète pour Albert. Surtout lorsque Dita, la petite amie de Rico, emménage chez lui. Un certain Doubi Dombrov veut produire le scénario de Dita, mais il veut surtout Dita. Qui couche avec Guigui, en pensant à Albert, ou à Rico. Qui pense à sa mère, et ne veut pas rentrer du Tibet. Un chassé-croisé de voix et d'histoires que le narrateur, affranchi de toute contrainte formelle, tisse, tout en nous parlant de lui, en un poème bouleversant qui se lit comme un roman - ou est-ce un roman qui se lit comme un poème ? - pour serrer au plus près la quintessence de nos vies, le désir, la nostalgie d'un bonheur perdu, la mort qui nous cueille. Seule la mer fut acclamé lors de sa publication en Israël, mais aussi en Italie, en Angleterre et aux États-Unis comme une oeuvre maîtresse, un livre inclassable d'une beauté sauvage, en un mot, comme un livre inoubliable.
-
«Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.» L'idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l'érosion du temps pour les habitants du kibboutz Yikha ? Ben Gourion est Premier Ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs. Alors des questions de principe et de règlement se posent aux kibboutsniks : peut-on par exemple permettre à Henia Kalisch d'envoyer son fils Yotam faire des études à l'étranger - chez son oncle qui, justement, a quitté le kibboutz - et faut-il laisser le petit Youval à la maison des enfants, malgré ses pleurs ? Mais même dans une petite communauté très attachée aux principes idéologiques, les affaires de coeur prennent parfois toute la place. Yoev Carni va-t-il résister au charme de la jeune Nina, surtout quand il la croise pendant ses rondes de surveillance nocturnes ? Nahum Asherov peut-il accepter que son vieil ami David Dagan, excellent professeur et grand séducteur, s'installe avec sa fille Edna, âgée de dix-sept ans à peine ? Et que va faire Ariella, qui déborde d'affection pour l'ex-femme de son amant Boaz ? A Yikha comme ailleurs, l'on se débat avec ses chagrins d'amour et ses désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, l'on n'est jamais seul... En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain, fait surgir un monde englouti et nous offre surtout un grand livre mélancolique sur la solitude.
-
«Je me soûlais au vin de palme depuis l'âge de dix ans. Je n'avais rien eu d'autre à faire dans la vie que de boire du vin de palme.» C'est ainsi que le narrateur, qui se nomme lui-même «Père-Des-Dieux-Qui-Peut-Tout-Faire-En-Ce-Monde», se présente. Les 560 000 palmiers de sa plantation lui fournissaient suffisamment de vin de palme pour en boire quotidiennement plus de deux cents calebasses. Mais un jour son «malafoutier», l'homme qui lui préparait son vin de palme, tombe du haut d'un arbre et se tue. Voilà un bien grand malheur ; impossible de trouver un «malafoutier» aussi expert que le défunt, et la soif se fait sentir. Le narrateur décide donc d'aller chercher son «malafoutier» dans la Ville-des-Morts, et ce sont ses aventures dans la Brousse et le Monde des Êtres Étrangers et Terribles, qui constituent le sujet de ce récit écrit directement en anglais par Amos Tutuola, Yoruba de l'ancienne Nigeria britannique. Raymond Queneau s'est efforcé de rendre le caractère d'«art brut» de ce conte et les «contradictions» d'un des tout premiers romans africains.
-
Fort d'une foi triomphante, un seigneur français entreprend, à la tête d'une troupe de croisés, la chevauchée qui doit le conduire vers la Ville Sainte. Le massacre des Juifs accompagne sa progression, mais bientôt, au sein de paysages désolés, la marche se fait plus lourde et l'esprit plus inquiet. Les malédictions, la mort frappent. Les survivants perdront tout, jusqu'à la pesanteur du corps, pour devenir l'expression d'un pur désir en marche vers une Jérusalem céleste, non plus ville, mais amour absolu.Neuf siècles plus tard, à Tel-Aviv, un vieux conférencier itinérant effectue un autre voyage, au bout de la solitude, de la paranoïa et de l'impuissance.C'est sous le double signe de la mort et de la haine que cheminent ces voyageurs avec lesquels le romancier nous ouvre le cercle vicieux du discours raciste. La haine, chez les chrétiens, engendre l'angoisse; ils chassent le Juif autour d'eux, parmi eux, peut-être même en eux. Chez l'Israélien, elle est l'émanation de l'inquiétude d'un monde où la conscience débouche sur l'absence. Mourir pour Jérusalem. Être un mort-vivant à Tel-Aviv. Deux faces d'une même obsession tragique.
-
1947. La Palestine est encore sous mandat britannique. Sur la colline du Mauvais-Conseil, à Jérusalem, se dresse comme une menace le palais du haut-commissaire anglais. Et sur cette terre enfin atteinte, les Juifs du Retour attendent toujours, dans la révolte ou l'espérance, que viennent la joie, la lumière et la liberté. Trois récits intimement liés expriment, à travers les expériences de plusieurs personnages qui sont autant de facettes d'un même destin, la difficulté d'être permanente d'un peuple. Il y a le candide vétérinaire Kipnis, dont la femme choisit de fuir vers une existence facile avec un lord; le tout jeune Uri, qui ne rêve que de bouter l'Anglais hors d'Israël, mais verra - sans doute - son désir concrétisé par un mystérieux visiteur aperçu chez ses parents; il y a enfin le docteur Nissembaum qu'un mal incurable ronge et qui revoit avec nostalgie sa vie et ses amours tandis qu'il est le témoin des luttes de son quartier contre «l'occupant». Spectateurs ou acteurs de ces événements, ce sont des enfants - dont l'avenir se joue alors - qui donnent à ces trois textes leur unité et leur sens profond. Dans une magnifique langue poétique et musicale, Amos Oz se fait, une fois encore, le porte-parole de la contestation et de l'espoir en Israël.
-
Une page blanche, un début de roman. Comment démarrer une histoire ? Comment trouver les premiers mots et entraîner le lecteur avec soi ? La lecture est un jeu qui exige la participation active du lecteur, avec son expérience, sa candeur, sa perspicacité, son ingéniosité. Les pactes introductifs jouent parfois à cache-cache, manquent à leur promesse, la tiennent inopinément, invitent à entrer dans un labyrinthe... Il faut savoir déjouer les pièges, lire entre les lignes.C'est dans cet univers d'incipit de grands romanciers tels Kafka, Gogol, Gabriel Garcia Marquez, Tchekhov, Elsa Morante et bien d'autres qu'Amos Oz nous entraîne avec L'histoire commence, véritable introduction à l'apprentissage de la lecture «au ralenti».
-
En huit nouvelles qui se lisent comme un roman, Amos Oz fait surgir une société villageoise imaginaire. Un décor unique et des personnages récurrents lui permettent de tendre un miroir à nos passions, nos doutes, nos misères et nos joies. Son écriture oscillant entre tendresse, mélancolie et âpreté serre de très près la fragilité de nos vies.
-
Quand un grand écrivain ne parvient pas à rester concentré tandis qu'il se trouve sur la scène d'un centre culturel lors d'une soirée organisée en son honneur, les choses risquent de déraper. Il anticipe les questions du public, si prévisibles, si ennuyeuses. Alors pourquoi ne pas laisser son esprit divaguer, son regard se promener dans la salle ? S'emparer des silhouettes et des visages aperçus afin de leur inventer un destin, une biographie ou simplement une petite histoire d'amour ? Mais le jeu est dangereux, et la réalité se rappelle au souvenir de notre écrivain par la voix de Rochale Reznik, qui lit avec une sensibilité troublante des extraits de son dernier livre...
L'intrigue de Vie et mort en quatre rimes est dense, divertissante et riche en rebondissements, mais elle recèle avant tout une réflexion très mélancolique sur la difficile cohabitation de la sphère publique et de l'intime, et sur les malentendus qui menacent inévitablement l'écrivain, à plus forte raison s'il est célèbre. L'ironie mordante du texte semble nous mettre en garde contre une interprétation trop sérieuse de toutes lectures, cependant Amos Oz n'aura peut-être jamais affirmé avec autant de brio la nécessité de l'imaginaire et la puissance de la littérature.
-
Le 3 juin 2018, à l'Université de Tel-Aviv, Amos Oz donnait ce qui sera sa dernière conférence. Gravement malade, conscient de sa fin imminente, ses paroles résonnent comme un testament politique. Fervent défenseur de la paix, il plaide pour la solution à deux États au Moyen-Orient, leitmotiv de son oeuvre et de ses combats. « Si nous ne créons pas ici deux États, et vite, nous nous retrouverons avec un seul. Et ce ne sera pas un État binational. Cette bête curieuse n'existe pas. Ce sera tôt ou tard un État arabe du Jourdain à la mer. » Très tôt, Amos Oz avait souligné le danger que courrait le peuple juif s'il se retrouvait minoritaire. Clairvoyant, il fait néanmoins preuve d'un optimisme indéfectible, et exhorte le peuple israélien à prendre son destin en main car, répète-t-il en reprenant une expression de l'écrivain Yosef Haïm Brenner, « rien n'est encore joué ».
-
Conversations sur l'écriture, l'amour, la culpabilité et autres menus plaisirs
Amos Oz, Shira Hadad
- GALLIMARD
- Hors Serie Litterature
- 10 Février 2022
- 9782072889110
Dans ce dialogue amical avec son éditrice Shira Hadad, Amos Oz se raconte. Celle-ci l'interroge sur son processus créatif, sur l'écriture, tout en l'amenant à évoquer sa vie, son passé. Comme assis à leur côté, nous découvrons certaines pensées intimes d'Amos Oz, le regard qu'il porte sur ses oeuvres, les thèmes qui l'ont occupé. Se dessine alors, à travers cet échange sincère, un autoportrait riche et tout en nuances d'un des plus grands écrivains de la litté rature israélienne.«Ce livre montre Amos Oz tel que ses amis le connaissaient : ouvert, extraordinairement ironique et amusant.»David Grossman
-
«Combattre les extrémistes ne veut pas dire les anéantir tous, mais plutôt contrôler le petit fanatique qui se cache en nous».
«Ces trois articles n'ont pas été rédigés par un expert ni un spécialiste, mais par un auteur dont l'engagement s'accompagne de sentiments mitigés» : c'est ainsi que le grand romancier israélien Amos Oz présente ce recueil d'essais, nés à l'occasion de conférences données depuis 2002.
Il y propose une réflexion géopolitique qui se nourrit aussi bien d'analyses historiques, d'interprétations bibliques que d'anecdotes personnelles, afin d'exposer sa lecture du fanatisme, dans toutes ses acceptions possibles, et ses éventuels recours. Car Amos Oz, fervent défenseur de la paix et de la solution à deux États au Moyen-Orient, se refuse aux simplifications.
Dans ce recueil qui peut se lire comme un prolongement de Aidez-nous à divorcer (2004), Comment guérir un fanatique (2006), et Juifs par les mots (2014), l'écrivain se saisit de l'actualité de son pays pour esquisser des pistes prudentes, et désormais teintées d'un certain pessimisme. Conscience intellectuelle et porte-voix du mouvement «La paix maintenant» depuis 1978, Amos Oz ne dissimule pas ses réserves sur les choix récents faits par le gouvernement de son pays, ni sa crainte de leurs conséquences dans les années à venir.
Soixante-dix ans après la proclamation de l'État d'Israël, ces trois textes nous interrogent sur les racines humaines du fanatisme et nous invitent à considérer, malgré tout, ce que des peuples qui se déchirent peuvent avoir en commun.
-
La question du fanatisme obsède notre monde contemporain. Nos sociétés occidentales, à tort ou à raison, ont l'impression de devoir combattre un ennemi invisible, car sous la forme paroxystique du terrorisme, le fanatisme frappe, au nom d'une foi ou d'une idée, sans que nous sachions comment répondre à cette agression de notre mode de vie et de nos modèles de société. Le Proche-Orient peut se prévaloir d'une tragique longueur d'avance en ce qui concerne les fanatismes de toute sorte. Amos Oz a toujours été un spectateur engagé de l'Histoire de son pays et de sa région, et dans les trois textes rassemblés ici (dont l'un a déjà été publié sous le titre Aidez-nous à divorcer !), il tente un début de réponse face à ce défi. À partir de souvenirs personnels, voire d'anecdotes, il engage une réflexion non seulement sur le conflit israélo-palestinien, mais aussi sur la nécessité de comprendre l'autre, de se mettre à sa place, puis sur les vertus du compromis, de l'humour. En écrivain, et non en politicien ou sociologue, Amos Oz réfléchit au pouvoir des mots, du rire, de la fiction, comme remède au fanatisme, et nous fait le cadeau d'une stimulante contribution au débat actuel.
-
"Le judaïsme est une civilisation. Et l'une des rares civilisations à avoir laissé sa marque sur toute l'humanité. La religion est une dimension centrale de la civilisation juive, peut-être même son origine, mais cette civilisation ne peut pas être présentée comme rien de plus qu'une religion. De la source religieuse de cette civilisation se développèrent des manifestations spirituelles qui intensifièrent l'expérience vécue du religieux, la modifièrent, voire agirent en réaction contre elle : des langues, des coutumes, des styles de vie, des sensibilités caractéristiques (ou qui le furent, devrait-on peut-être dire), et une littérature, un art, des idées, des opinions. Tout ceci forme le judaïsme. La révolte et l'apostasie dans notre histoire, en particulier au cours des générations récentes, aussi. C'est un héritage vaste et profus."L'écrivain Amos Oz et l'historienne Fania Oz-Salzberger s'entretiennent avec humour et érudition de la filiation juive. Si elle n'est pas génétique peut-être est-elle géologique comme l'écrit le grand poète Yehuda Amichaï? Le peuple juif se perpétue avec "des failles, des effondrements, des couches sédimentaires et de la lave incandescente", il s'agit d'un peuple dont la continuité réside dans les livres et les mots, pour se nourrir des discussions à l'origine même de sa transmission. Ce magnifique livre écrit par un père et sa fille en est un exemple saisissant.
-
Aidez-nous a divorcer ! israel-palestine : deux etats maintenant
Amos Oz
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 8 Janvier 2004
- 9782070770465
«Je ne suis, personnellement, plus du tout un Européen, sauf peut-être à travers la douleur de mes parents et de mes ancêtres qui ont mis dans mes gènes ce sentiment d'un amour déçu, d'un amour sans retour pour l'Europe... Mais si j'étais encore un Européen, je ferais attention à ne montrer personne du doigt. Et, plutôt que de traiter les Israéliens de ceci, et les Palestiniens de cela, je ferais tout ce que je peux pour aider les deux peuples. Pourquoi ? Parce que ces deux peuples sont sur le point de prendre les décisions les plus douloureuses de leur histoire.»
-
Le cantique des cantiques nommait déjà le mont carmel, crête blanche et rocailleuse qui émerge de la mer, au nord d'israël, et terre de naissance d'amos gitai qu'il évoque ici sous une forme poétique.
Manière archéologique d'arpenter les espaces de la mémoire, de s'attacher aux formes dans leurs métamorphoses, de rendre compte des transformations et des pertes d'un pays dont l'architecture " efface l'histoire et les gens ". manière singulière de convoquer les pionniers et d'honorer son ascendance. " munio mon père ", architecte formé par le bauhaus, qui fuit l'allemagne nazie et arrive en palestine en 1935.
" efratia ma mère ", née à haïfa sous l'empire ottoman, vibrante d'optimisme et de détermination. et miriam, sklander et youssouf, les personnages des deux communautés juive et arabe qu'amos gitai a filmés de 1981 à, 2001, dans wadi, ce vallon qu'ils partageaient sur les pentes du mont carmel.
-
Soudain dans la forêt profonde
Amos Oz, Georg Hallensleben
- Gallimard Jeunesse
- Albums
- 13 Mars 2008
- 9782070616848
Un village au bout du monde, triste et gris, encerclé par des forêts épaisses et sombres. Un village maudit : toutes les bêtes, tous les oiseaux et même les poissons de la rivière l'ont déserté. Deux enfants, Matti et Maya, décident alors d'élucider le mystère et s'aventurent dans la forêt en dépit de l'interdit...
-
Amos Gitaï ; genèses
Amos Gitaï, Jean-Michel Frodon, Marie-josé Sanselme
- GALLIMARD
- 19 Mars 2009
- 9782070771417
Revenir, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitai, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, tel est le projet de cet ouvrage.
Trois points de vue se succèdent : celui d'Amos Gitai lui-même, qui revient sur les images, clandestines ou apparentes, qui nourrissent son oeuvre, celles de sa propre biographie, de son rapport intime aux lieux, aux paysages, aux personnes et aux événements qui forgent son univers.
Celui de Marie-José Sanselme, coscénariste des films d'Amos Gitai depuis Kippour (2000), qui raconte le processus d'élaboration d'un film particulier, Kedma (2002).
Celui de Jean-Michel Frodon, critique attentif à l'oeuvre d'Amos Gitai, qui analyse les relations entre plusieurs groupes de films, fictions et documentaires.
Les scénarios définitifs de sept films, Berlin Jérusalem, Golem l'esprit de l'exil, Kadosh, Kippour, Kedma, Alila, News from Home News from House, complètent cette exploration d'une oeuvre ouverte à la compexité du monde.
Une belle leçon de cinéma.
-
" je me soûlais au vin de palme depuis l'âge de dix ans.
Je n'avais rien eu d'autre à faire dans la vie que de boire du vin de palme. " c'est sur cette fulgurante déclaration que débute le narrateur. les 560 000 palmiers de sa plantation lui fournissaient suffisamment de vin de palme pour en boire quotidiennement plus de deux cents calebasses. mais un jour son " malafoutier ", l'homme qui lui préparait son vin de palme, tombe du haut d'un arbre et se tue. voilà un bien grand malheur ; impossible de trouver un " malafoutier " aussi expert que le défunt, et la soif se fait sentir.
Le narrateur décide donc d'aller chercher son " malafoutier " dans la ville-des-morts, et ce sont ses aventures cocasses dans la brousse et le monde des êtres étrangers et terribles qui constituent le sujet de ce récit écrit directement en anglais par amos tutuolo, yoruba de l'ancien nigeria britannique. raymond queneau s'est efforcé de rendre le caractère d'" art brut " de ce conte et les " contradictions " d'un des tout premiers romans africains.
-