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Guy Chaussinand nogaret
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De son avènement, en 1715, alors âgé de cinq ans, jusqu'à sa mort, en 1774, Louis XV, surnommé le Bien-Aimé, aura incarné une époque où la France connaît une profonde effervescence. Pour écrire l'histoire des Français au temps de Louis XV, et non seulement celle d'un roi et de son règne, Guy Chaussinand-Nogaret a mené l'enquête sur les 24 millions de Français que comptait alors le royaume, en se plongeant dans les mémoires, les écrits et les témoignages disponibles des contemporains, anonymes ou célèbres ,de cette époque : paysans, courtisans, séminaristes, fantassins, médecins, avocats, artisans, etc.
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Grand(e)s comédien(ne)s français(e)s de Molière à Mounet-Sully
Guy Chaussinand-nogaret
- L'Harmattan
- Univers Theatral
- 10 Novembre 2021
- 9782343244747
La République rend aujourd'hui publiquement hommage à ses comédiens. Mais leur profession fut longtemps condamnée. Même après 1789, qui leur reconnut le statut de citoyen, ils restèrent suspects. Au 20e siècle encore, les vexations ne leur sont toujours pas épargnées. Par un curieux paradoxe, réprouvés, ils ont connu la gloire, et adulés, ils ont été méprisés. De tout temps, ces ambassadeurs de la culture et de l'art ont été regardés par l'oeil torve du préjugé. Pourtant, loin d'être de simples interprètes, ou les auxiliaires subalternes des oeuvres engendrées par le génie, ils ont donné au théâtre ce supplément de caractère et d'invention qui permit à Molière, Racine ou Hugo de traverser les siècles.
Aujourd'hui, enfin la mue est accomplie. L'histrion méprisé est devenu un acteur privilégié de la vie sociale jouissant de l'estime publique et de l'adulation admirative. Heureux passage qui impose une image quasi sacerdotale à l'artiste investi d'une mission sacrée. -
Marmontel (1723-1799) le philosophe qui chantait Cythère
Guy Chaussinand-nogaret
- L'Harmattan
- Biographies ; Serie Xviiie Siecle
- 6 Décembre 2017
- 9782343135977
Dramaturge (« le seul avenir du théâtre »), journaliste (le Mercure), grammairien, conteur et philosophe, Marmontel, émule de Voltaire son ami, fut un apôtre de la tolérance et de la liberté. Son Bélissaire provoqua un scandale. La Sorbonne indignée que l'on pût croire à l'inutilité des bûchers condamna un ouvrage qui fut par ailleurs encensé par toute l'Europe éclairée. Ce sont ses Contes moraux qui lui valurent sa plus grande renommée. Adulé à l'égal de Voltaire, sa Neuvaine de Cythère, le plus joli poème érotique du siècle, ne put être édité de son vivant : la censure veillait.
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Histoire des élites en France, du XVI au XX siècle
Guy Chaussinand-nogaret
- Pluriel
- Pluriel
- 16 Mars 1994
- 9782010208676
"toute société sélectionne, parmi toutes les supériorités qui lui sont proposées, celles qui lui conviennent le mieux, qui la rassurent ou la stimulent, et se confectionne une élite à son usage. ces supériorités, souvent conventionnelles, ne sont pas fixes mais fluctuantes, et leur valeur est celle que l'opinion leur reconnait." sans en faire l'apologie, guy chaussinand-nogaret écrit l'histoire des élites parce que c'est écrire l'histoire de la france méme et donner un miroir aux mentalités, représentations et symboles d'une nation.
Une étude historique et chronologique des élites considérées comme phénomène social et politique, mais aussi comme "lieu de mémoire" d'un peuple.
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La vie quotidienne des francais sous louis xv
Guy Chaussinand-nogaret
- Hachette Litteratures
- Vie Quotidienne
- 1 Janvier 1999
- 9782010154676
Pour écrire l'histoire des Français au temps du Bien-Aimé, et non celle d'un roi ni celle d'un règne, Guy Chaussinand-Nogaret a demandé leur témoignage aux 24 millions de Français que comptait alors le royaume. Il est allé à eux pour les interroger dans leurs travaux et leurs plaisirs, dans le quotidien de leurs occupations, de leurs pensées et de leurs rêves, dans la raideur de leurs poses ou le laisser-aller de leur intimité.
A travers les mémoires de Madame Roland, de Marmontel, ou de Rétif de la Bretonne, nous voyons vivre une France unifiée mais diverse qui conjugue, sans trop se soucier de justice, le faste et la misère, et joint dans un tempérament assez typiquement national, la grandeur et la fantaisie, la vanité la plus sotte et la gouaille la plus spontanée.
Si quelques esprits lucides, tels d'Argenson, les Encyclopédistes et Beaumarchais perçoivent les approches d'un orage, la plupart savourent, sans anxiété, mais à des degrés de bonheur très inégaux, le temps de la douceur de vivre.
Guy Chaussinand-Nogaret, docteur d'Etat ès-Lettres enseigne à l'École des Hautes Études en Sciences sociales. Auteur de nombreux ouvrages sur le XVIIIe siècle, il a aussi publié les biographies de grandes figures de la Révolution, Mirabeau, Madame Roland, et un essai, La Bastille est prise.
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L'auteur s'est attach moins rhabiliter le personnage priv du duc de Choiseul qu' prendre la vritable mesure d'un ministre qui, aprs avoir sauv le royaume du dsastre o la guerre de Sept Ans le conduisait inluctablement, tenta de prserver l'avenir d'un rgime guett par la dcomposition.
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Les grands discours parlementaires de la révolution ; de Mirabeau à Robespierre
Guy Chaussinand-nogaret
- Armand Colin
- Collection D'histoire Parlementaire
- 1 Mars 2005
- 9782200268312
1789 : la parole longtemps contenue se libère. Les orateurs s'improvisent, carrefours et jardins publics retentissent de mots séditieux, de mots violents, de mots révolutionnaires. Surtout un espace s'ouvre désormais à un exercice inédit : l'éloquence politique. Pour la première fois une Assemblée nationale offre une tribune à des élus qui ont décidé, à l'appel de la France, de recomposer un régime à bout de souffle et de donner au pays une Constitution fondée sur la liberté, le respect des Droits de l'homme et le partage des responsabilités.Dès le début des ténors se distinguent. Ils s'emparent de la chaire, subjuguent leurs collègues et leur voix, amplifiée par les journaux, résonne dans toute l'Europe. Ils inventent presque spontanément une nouvelle rhétorique, persuasive et séduisante, car s'il est nécessaire de plaire, il est encore plus urgent de convaincre. Les débats, souvent âpres, restent courtois ; la civilité du siècle interdit les excès, réprouve les injures. On leur préfère les arguments et la dialectique. Les deux premières législatures ne connaissent guère les écarts de langue et les propos calomnieux. La tribune demeure un lieu de démonstration. L'élection de la Convention après la chute de la monarchie constitutionnelle redistribue les cartes. L'Assemblée devient une arène sanglante et l'éloquence change de nature. Il n'est plus question de ravir l'auditoire par un discours discipliné et magique, d'insinuer des images évocatrices, de réfuter habilement l'adversaire. Désormais la fureur et la peur induisent la violence et le discours devient une arme de persécution et d'élimination physique. Une syntaxe d'extermination s'est substituée à la controverse courtoise. Après Thermidor le calme revient. Mais bien vite, avec la résignation, s'installe le silence.Les discours parlementaires compilés dans ce recueil alternent les grands textes fondateurs et les diatribes vénéneuses. Il contient des chefs-d'oeuvre d'éloquence qui ne seront jamais surpassés et permet de saisir sur le vif les débats qui ont présidé à la naissance de la France républicaine et inauguré ses devises de tolérance et de liberté.Guy Chaussinand-Nogaret, directeur d'études honoraire à l'EHESS, auteur d'une vingtaine d'ouvrages consacrés surtout au siècle des Lumières, a publié récemment Le Cardinal Dubois. Une certaine idée de l'Europe (Perrin, 2000), grand prix de la biographie de l'Académie française, et Louis XVI, le règne interrompu (Tallandier, 2002).Préface de Jean-Louis Debré, Président de l'Assemblée nationale.
L'Assemblée Nationale Constituante. Le tiers État se constitue en Assemblée Nationale. L'Assemblée Nationale résiste à la volonté du roi. La responsabilité ministérielle. Sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Abolition des droits féodaux. Liberté de la presse. Le veto. La Constitution est antérieure à la monarchie. Banqueroute ! Mise à la disposition de l'État des biens du clergé. Les députés exclus du ministère. La cause des Juifs. Le marc d'argent. Le droit de guerre et de paix. La Constitution civile du clergé. Le drapeau tricolore. La loi Le Chapelier interdit la grève et la coalition ouvrières. L'inviolabilité du roi. Le suffrage universel. L'Assemblée Législative. La France extérieure. La Constitution ou la mort. Aux armes, aux armes, citoyens. Une instruction nationale. La patrie en danger. "De l'audace, encore de l'audace". Institution du divorce. La Convention. Contre Robespierre. L'appel au peuple. "Riches égoïstes". La Convention juge le roi. "Prenons la Hollande et Carthage est à nous". "Nous, des modérés". "Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple". L'alternance des héros. Le gouvernement révolutionnaire. Abolition de l'esclavage. Contre les Indulgents. Culte de l'Être suprême. Unifier la langue et les coeurs. Le dernier assaut de Robespierre. Liberté des cultes. "L'égalité absolue est une chimère". Les compagnons de Jésus.
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Comment peut-on être intellectuel au siècle des Lumières ?
Guy Chaussinand-nogaret
- André Versaille
- Histoire
- 16 Mars 2011
- 9782874951428
La condition de l'intellectuel «progressiste» face au pouvoir, à l'Eglise, aux conservateurs, et en même temps partagé entre les divers partis qui divisent son propre camp. Par là, l'auteur fait revivre toute une société liée au monde de la pensée, du livre, des libelles, mais aussi du théâtre. Des oppositions et des tensions qui se poursuivent, pratiquement dans les mêmes termes, jusqu'à aujourd'hui.
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Variations sur l'Ancien Régime
Guy Chaussinand-nogaret
- Vendemiaire
- Chroniques
- 6 Septembre 2018
- 9782363583024
Que le roi y ait régné sans discernement, que les puissants y aient exercé une impitoyable domination, que la corruption y ait été monnaie courante, qu'une religion dénaturée y ait été la norme, pour la majorité d'entre nous, cela ne fait aucun doute : la France d'Ancien Régime est un point de référence obligé lorsqu'on veut stigmatiser un système politique et social auquel nous avons échappé grâce à la Révolution.
Autant d'idées reçues héritées du XIXe siècle que l'un des plus grands spécialistes français du XVIIIe siècle conteste ici avec force.
Une réflexion sur nos pratiques politiques, utile en cette période de remise en question de la Ve République. Et une contribution au débat jamais clos sur ce qui serait le meilleur système de gouvernement.
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Les Masses de granit" : Cent mille notables du Premier Empire
Louis Bergeron, Guy Chaussinand-nogaret
- Ecole Hautes Etudes En Sciences Sociales
- 12 Avril 1995
- 9782713206917
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L' Histoire psychanalytique : Une anthologie
Guy Chaussinand-nogaret
- Ecole Hautes Etudes En Sciences Sociales
- 12 Avril 1995
- 9782713200168
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La carrière exceptionnelle d'un homme parti de rien et arrivé aux faîtes des honneurs sous Louis XV.
A Dubois, Saint-Simon a taillé un costume pour l'éternité : avarice, débauche, perfidie, flatterie, impiété... Ce fut le règne de la Bête. Dubois n'était pas plus amoral ni moins vorace que Richelieu et Mazarin. Le scandale se trouve, pour l'aristocratie traditionnelle, dans la trajectoire exceptionnelle de ce fils d'apothicaire de Brive-la-Gaillarde, parti de presque rien et devenu presque tout. Cette ascension, Guillaume Dubois, né en 1656, la doit à son énergie et à son intelligence. De brillantes études parisiennes et un sens inné de l'intrigue font de lui, dès 1683, un précepteur de Philippe de Chartres, plus tard duc d'Orléans. Dès lors, il se place dans le sillage du futur Régent, qui le comble de bienfaits sitôt sa prise de pouvoir en 1715. L'abbé Dubois, qui n'est pas prêtre, devient ainsi secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères en 1718, archevêque de Cambrai en 1720, cardinal en 1721. Il est déjà tout-puissant, ayant réussi à éliminer tous ses concurrents de la vieille noblesse, lorsqu'il est nommé principal ministre en août 1721. Il ne le reste qu'un an, emporté par un atroce abcès de la vessie, qui réjouit fort ses ennemis, en août 1722. Cet homme de grande culture, travailleur acharné, ami de Fénelon et de Mme de Maintenon autant et plus que des drôlesses et des polissons du Palais-Royal, parvint, par une diplomatie persévérante exercée de façon parfois romanesque, à nouer pour la France de solides alliances avec l'Angleterre, puis la Hollande, l'Espagne et la Russie. D'une grande brutalité de manière, d'ailleurs calculée, avide d'argent et d'honneurs - il se fit élire membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences - , Dubois parvint à se rendre indispensable à la Couronne et fut, tous comptes faits, un bon serviteur de l'Etat, et surtout un pionnier de l'entente européenne. -
D'Alembert ; une vie d'intellectuel au siècle des lumières
Guy Chaussinand-nogaret
- Fayard
- Biographies Historiques
- 28 Novembre 2007
- 9782213631257
Fils naturel d'une nonne libertine, condamné au sort des enfants trouvés, Jean Le Rond dit d'Alembert acquiert très jeune la réputation de plus grand géomètre d'Europe ; esprit facétieux, il enchante les salons par ses saillies burlesques et ses dons d'imitateur. Mais c'est la littérature qui fait de lui la grande figure du siècle des Lumières. Le " Discours préliminaire " de l'Encyclopédie, entreprise dont il assure la direction avec Diderot, lui vaut une gloire comparable à celle de Voltaire et l'amitié des " despotes éclairés ", Catherine de Russie, Frédéric le Grand, qui tentent même de l'attirer chez eux. Après avoir investi les salons parisiens et les académies, d'Alembert devint le fédérateur du " parti philosophique ", soutint avec ardeur la lutte contre les dévots s'engagea sur tous les fronts et dans toutes les querelles qui opposaient les gens de lettres et souvent leur valaient les foudres de l'autorité. Peu apprécié à la cour, il avait aussi des ennemis dans son propre camp. Ceux-ci réprouvaient ses idées radicales, ceux-là enviaient la position acquise par ses seuls mérites qui lui donnait le magistère sur le monde des sciences et des lettres, la quasi-totalité de ses pairs lui rendaient justice, mais ceux qu'il avait blessés lui vouaient une haine féroce, le qualifiaient d'usurpateur et le condamnaient pour son charlatanisme supposé : sa prétendue supériorité en géométrie lui aurait valu son triomphe dans la littérature, alors que sa renommée d'homme de lettres en aurait imposé aux mathématiciens... On lui reprochait aussi son despotisme et son esprit vindicatif. Ce dernier reproche était parfois justifié ; mais si d'Alembert intrigua parfois, ce fut pour la cause, celle des Lumières, et nullement par ambition ou intérêt. Discret sur sa vie intime, il connut une passion publique qui ne s'éteignit qu'avec lui. Le couple d'Alembert-Julie de Lespinasse compte au nombre des idylles qui n'ont pas encore révélé tous leurs secrets. Au-delà des querelles, il reste son oeuvre : inséparable du caractère de l'homme partagé entre ironie et fureur, elle a suscité générosité et passion partisane et reste, à côté de celle de Voltaire, la manifestation la plus éloquente, le procès-verbal le plus explicite de l'exceptionnelle fermentation intellectuelle d'un siècle qui a voulu s'aventurer hors des territoires connus et labourer les terres vierges que son optimisme disputait aux fanatismes et au fatalisme.
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Les lumières au péril du bûcher ; Helvétius et d'Holbach
Guy Chaussinand-nogaret
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 14 Octobre 2009
- 9782213642673
Les Lumières n'ont rien laissé de côté : curiosité universelle, critique sociale, subversion politique, bataille (anti)religieuse... Leurs représentants ont tous soumis les idées dominantes et les institutions régnantes à un examen rigoureux. Tous deux collaborateurs de l'Encyclopédie et presque contemporains (Helvétius, 1715-1771, d'Holbach, 1723-1789), ils représentent des courants très radicaux : athées tous deux ce qui les différencie de beaucoup de leurs amis plus ou moins déistes, matérialistes résolument (mais l'un et l'autre d'une façon un peu différente). Ils sont d'une origine plus prestigieuse que les Diderot et d'Alembert : d'Holbach est un aristocrate allemand qui tient table ouverte à Paris, Helvétius a été fermier général et s'est retiré fortune faite. Bien entendu, ils se connaissent et s'estiment, par leur position sociale, ils démultiplient en quelque sorte les idées subversives. A côté des chefs de file intellectuels et à côté des dames qui tiennent salon, ils alimentent les élites en thèmes de réflexion, les invitant à toujours plus d'audace.
Il est éclairant et fécond, pour un historien de la société et historien des idées comme Guy Chaussinand-Nogaret, d'évoquer leur destin et leurs oeuvres sous forme de « vies parallèles ». Un livre neuf et original.
Directeur d'études honoraire à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, spécialiste éminent du xviiie siècle, Guy Chaussinand- Nogaret est l'auteur de nombreux ouvrages fondamentaux sur cette période. Il a récemment publié Casanova (Fayard, 2006) et D'Alembert, une vie d'intellectuel au siècle des Lumières (2007). -
Casanova ; les dessus et les dessous de l'Europe des lumières
Guy Chaussinand-nogaret
- Fayard
- Biographie Histoire
- 1 Février 2006
- 9782213624969
Il existe des êtres immodestes et d'une certaine façon monstrueux qui expriment par leur génie toute la sensibilité, toute la volupté, tous les cris et toutes les ambitions du monde. Ceux-là atteignent à la gloire qu'aucune sentence ne peut humilier, que l'oubli ne peut flétrir et qui intimident même les plus sceptiques par le prestige de leur supériorité et surtout parce que les siècles ne parviennent pas à les recouvrir de leurs cendres. Ils ennoblissent les consciences les plus frustes dans lesquelles ils s'insinuent à leur insu et leur ouvrent, avec les troubles et l'émulation qu'ils suscitent, les portes d'un univers où s'accomplit un prodige qui provoque le vertige : l'accès au monde mystérieux et sublime où l'obscurité s'illumine de tous les flambeaux de l'éternité.
Quintessence du cosmopolitisme, aventurier, agent secret, escroc à ses heures, bien sûr séducteur et joueur, Casanova (1725-1798) occupe un des barreaux supérieurs de cette échelle des distinctions. Cette place, il la mérite, mais non pour les raisons triviales qui ont fait sa réputation. Ce n'est pas lui rendre justice, c'est même lui faire injure, que de le parangonner comme le modèle de tous les vices et de le réduire à la somme de ses dérèglements. Ses fabuleux Mémoires, l'Histoire de ma vie, ne sont pas seulement une grande odyssée et un témoignage exceptionnel sur l'Europe des Lumières, mais un monument de la littérature universelle. Ils n'épuisent pas son génie, qui accomplit aussi d'autres exploits qu'on ne saurait sans arbitraire négliger ou dédaigner. Ses ultimes paroles - « j'ai vécu en philosophe » - ne traduisent pas une simple revendication formelle d'identité, mais elles correspondent à un engagement, à un contrat avec lui-même et avec son siècle, susceptible de le guider vers les arcanes de la spéculation philosophique comme un Voltaire, un Diderot ou un Condorcet. S'il s'est constitué des titres sérieux à l'admiration des lettrés, Casanova s'est fait aussi l'avocat des causes que le XVIIIe siècle a soutenues, il a contribué au mépris des conventions et à la revendication de liberté. Témoin des Lumières, il en est en même temps l'un des acteurs. Rien de ce qui a préoccupé l'esprit de ses contemporains ne lui a été étranger. -
Les femmes du roi ; d'Agnès Sorel à Marie-Antoinette
Guy Chaussinand-nogaret
- Tallandier
- Texto
- 1 Mars 2012
- 9782847348774
C'est à travers les menus faits de la Cour que se dessinent, autour du roi, les subtiles évolutions matrimoniales et adultérines.
Par delà les jeux de l'amour, gagner et garder la couche du roi réalise, entre le XVe et le XVIIIe siècle, un dessein qui touche aux sphères supérieures de la politique. En effet, la polygamie royale constitue l'un des fondements de la monarchie moderne. A l'époque où le roi affirme son essence mystique, la favorite démontre que le monarque demeure un être de chair, de désir et de passion. Si elle contribue au rayonnement de la monarchie par le mécénat très actif qu'elle anime, elle est surtout le bouclier du trône : préservant le couple royal en temps de crise, elle concentre la haine et l'opprobre publics sur sa personne.
Grâce à ce livre, le regard que l'on porte sur les destinées d'Agnès Sorel ou de la comtesse de Barry, de la Montespan ou de Marie-Antoinette et de tant d'autres, s'enrichit de perspectives neuves et stimulantes.