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Fruit des amours illégitimes d'une Tonkinoise et d'un militaire français qui l'abandonne, la petite Kim naît à Hanoi à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Cette naissance marque la mère du sceau de l'infamie, de la transgression raciale et de la collaboration avec le colonisateur. La petite fille puis l'adolescente doit, elle, surmonter la triple difficulté d'être femme (un proverbe vietnamien dit "Cent filles ne valent pas un garçon"), bâtarde et métisse pour conquérir son indépendance. Deux grandes figures de femmes, placées sous le signe de l'opprobre mais conquérantes, se dessinent ainsi. Dans cette poignante autobiographie qui avait connu un succès fulgurant lors de sa sortie (Éditions Bernard Barrault, 1989), l'auteur revient sur les vingt premières années de son existence au Viêt-Nam, avant son départ salvateur pour la France. À une époque où le métissage n'était pas perçu comme une richesse mais comme une "monstruosité", la jeune Kim a dû faire face à nombre de quolibets, de rejets - y compris par sa propre famille -, et à la fascination malsaine qu'elle inspirait aux hommes. Ni jaune ni blanche, elle décrit avec autant de sensibilité que d'intelligence ce douloureux "entre-deux".
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Moi, Marina la Malinche (première édition : Lattès, 1994) se présente comme une biographie romancée du personnage historique de la Malinche, indienne qui devint la compagne d'Hernan Cortès et son alliée dans la conquête du Mexique au XVIe siècle. À l'embouchure du fleuve Tabasco, Cortès et ses troupes se heurtèrent à une tribu d'Indiens hostiles. Une fois vaincus, ceuxci leur offrirent des vivres, des bijoux, des tissus et un groupe de vingt esclaves. Parmi eux, se trouvait Malintzin, que les Espagnols appelèrent Marina, une femme d'exception qui allait se révéler déterminante dans la conquête du Mexique, de par sa grande intelligence, sa capacité à parler les langues maya et náhuatl, sa connaissance de la psychologie et des coutumes indiennes et sa fidélité indéfectible envers les Espagnols. Sans elle, il est possible que la conquête ait pris dix ou vingt ans de plus et se soit révélée beaucoup plus meurtrière pour les Espagnols. La Malinche fut l'interprète, la conseillère et l'amante de Cortès, à qui elle donna un fils, Martín, appartenant à la première génération de métis mexicains. Haïe des indiens, trahie par Cortès et oubliée des Espagnols, Marina tira un bilan amer de sa participation à la colonisation du Nouveau Monde. Ce récit à la première personne donne une voix à Marina, une figure du XVIe siècle aussi fascinante que controversée, devenue le symbole de la traîtrise féminine dans le monde latino-américain. Kim Lefèvre, riche de sa propre histoire, dresse le portrait sensible et lucide d'une femme écartelée entre deux cultures patriarcales et ethnocentriques au moment de la rencontre coloniale.
Enfant d'une mère vietnamienne et d'un père militaire français qu'elle n'a pas connu, Kim Lefèvre est née en 1935 fille, bâtarde et métisse : un triple handicap au Viêt Nam au temps de la colonisation française. Métisse blanche (éd. Bernard Barrault, 1989 - 35 000 ex. vendus) raconte les vingt-cinq premières années de sa vie tandis que Retour à la saison des pluies (1990) évoque son retour au pays natal après trente ans d'exil. En outre, Kim Lefèvre traduit en français l'oeuvre de romanciers vietnamiens contemporains tels Duong Thu Huong et Nguyên Huy Thiêp.