Filtrer
Sergueï Essénine
-
Écrit à tout juste 18 ans, La Ravine est un roman remarquable où la terre tient un rôle aussi important que les hommes qui la travaillent avec acharnement.
La nature est sauvage, dense, les coutumes à tel point établies qu'elles imprègent les vies de chacun - parfois de façon douloureuse. Dans cette atmosphère paysanne d'isbas et de forêts de bouleaux, des amitiés et des amours se nouent, des rencontres se font, des vies se brisent. La boisson coule et l'entraide est toujours présente.
Les phrases, courtes, descriptives, confèrent à ce texte une force poétique intense.
Publié en 1916 dans une revue de Petrograd, La Ravine a été traduit en français pour la première fois en 2008. Publié cette année-là par les éditions Harpo &, le livre est aujourd'hui épuisé.
Depuis toujours, les éditions Héros-Limite portent une attention particulière aux oeuvres russes, proposant des traductions et rééditions de livres importants tels que ceux de Friedrich Gorenstein, Daniil Harms ou Panteleïmon Romanov. La réédition du seul roman d'Essénine trouve ainsi naturellement sa place dans notre collection petit format feuilles d'herbe.
-
Restent des poésies marquées par l'adéquation parfaite de l'image au sentiment, aux intonations venues des profondeurs de la terre russe. Reste le poète du XXe siècle le plus lu en Russie, ce qui est dû à son destin exceptionnel mais aussi à une forme élaborée qui, tout en demeurant proche de la langue populaire, aborde une thématique variée « en harmonie à la fois avec l'époque tourmentée de la révolution et avec l'éternité », comme l'écrivit le poéticien russe Boris Eichenbaum.
C'est dans cette optique que le présent choix - le plus vaste à ce jour en français - a été établi, en même temps que le traducteur, fi dèle au principe de l'« équivalence fonctionnelle », s'est e orcé de restituer au mieux la forme de l'original.
-
Le dit de la grande campagne
Sergueï Essénine
- Alidades
- Petite Bibliotheque Russe
- 28 Mars 2021
- 9782919376780
Un des longs poèmes de la dernière période d'Essénine, sur le thème de la guerre civile qui suivit la révolution de 1917. Édition bilingue.
-
Franz Hellens et Marie Miloslawsky firent paraître en 1926 la première, et unique, traduction française du Pougatchev d'Essénine, reprise depuis par divers éditeurs. Sans doute les difficultés propres à ce texte au rythme savamment travaillé, où les niveaux de langues s'entremêlent dans un tissage poétique virtuose, ont-elles représenté un obstacle jugé infranchissable à une nouvelle transposition en français. Et pourtant, selon l'expression de Trotski, qui estimait et protégeait Essénine, Pougatchev est Essénine de la tête aux pieds ; toute sa poétique y est convoquée et le drame psychologique qui émonde octobre autant que la Révolution puise aussi bien aux sources littéraires qu'aux traditions populaires et à cette extraordinaire sensibilité aux choses de la nature qui traverse et nourrit toute l'oeuvre du poète.
La présente traduction a su concilier avec bonheur la très grande fidélité au propos d'Essénine et l'exigence rythmique sans laquelle le texte ne saurait tenir. C'était une gageure ; c'est aussi, pour les lecteurs d'Essénine, un événement.
Traduit du russe par Victoria et Guy Imart. Édition bilingue. -
Les 36, un des derniers grands poèmes (ou chants) d'Essénine, s'inscrit pleinement dans ce genre du «drame lyrique», du récitatif narratif, cher à l'auteur; il y a là de la geste et du chant, de la scansion, du martèlement, de la pulsion, du bruit même, tout cela, cette matière sonore, constituant de toute évidence la préoccupation première de l'auteur, sans quoi rien de vif ne se pourrait dire. C'est à l'oreille qu'il faut traduire pareille gesticulation (qu'on ne s'y trompe, rien n'est là chaotique) des mots. C'est ce pari, ce jeu peut-être, d'une danse verbale ébouriffante qu'accepte Guy Imart, emboitant le pas à Essénine, tentant de faire renaître dans le français cette respiration de derviche, ce halètement signifiant. Car ce poème est plus qu'un poème; il tient du ballet, il tient de la prière, il tient de la rengaine; et ce dans un entrelacs de modernité et de tradition qui lui confère toute sa force, comme c'est le cas parfois chez un Stravinsky ou un Chostakovitch.
-
Ce qui distingue Essénine, c'est une force de rupture spirituelle et sociale qui se traduit dans une parole écartelée entre l'imprécation et le blasphème et la nostalgie de la sérénité perdue liée aux origines rurales du poète. L'écriture est extrêmement tendue, la langue violentée parfois et si le souci de l'image demeure, c'est celui d'une image pervertie, retournée jusque contre elle-même. D'où une tonalité très dramatique et révélatrice d'un profond désespoir. L' Inonie, précédée de Octoèque et suivie de L'homme noir, est ici donnée dans son intégralité.
Traduit du russe par Christian Mouze. Édition bilingue. -
Ce livre est une traversée dans les poèmes de Sergueï Essénine (1895-1925), des premiers au tout dernier. Il couvre une période qui va de 1910 à 1925, annee de la mort de ce poète « venu des champs », dans la nuit du 27 au 28 décembre.
-
La confession d'un voyou
Sergueï Essénine
- L'Age D'Homme
- Archipel Slave
- 17 Janvier 2013
- 9782825142387
Sergueï Essenine (1895-1925) avait attendu de la révolution la mise en oeuvre d'un messianisme romantique et surtout de la grande résurrection paysanne russe. Ses illusions déçues par l'évolution de plus en plus industrielle du régime, il devint l'animateur de la bohème décadente de Moscou et écrivit cette Confession d'un voyou qui le rendit plus populaire que Maïakovski et fit de lui l'un des plus grands poètes de la Russie.
Je ne regrette rien, ni appels, ni larmes, Tout passera comme la blancheur des pommiers.
Saisi par l'automne d'or déclinant, Ma jeunesse, comme tu es à jamais loin.
Tu ne battras plus comme autrefois, Mon coeur pris, frissonnant aux premiers froids, Et au pays des cierges des blancs bouleaux Je n'irai plus me promener pieds nus.
Âme errante?! Toujours plus rarement Tu attises la flamme de mes lèvres.
Ô ma fraîcheur perdue Ô mes regards, mes élans, mes fièvres.
Chaque jour, plus sobre, moins désirant.
Ô ma vie, ne fut-elle qu'un rêve??
Comme si, au printemps, à l'aube sonore, Je galopais sur un coursier rose.
Nous sommes en ce monde tous mortels, Vois couler le cuivre des érables.
Ah?! Que soit à jamais béni Ce qui est venu fleurir et mourir.
-
Sergueï Essenine (1895-1925), élevé dans les traditions de la vieille Russie des paysans de Riazan et des vieux croyants dissidents de l'orthodoxie, a été de son temps - fertile en poètes pourtant -, le poète le plus populaire de Russie.
Rebelle dans l'âme, fou de poésie, la rage de vivre au coeur, il mit tout son espoir en la révolution pour apporter aux humbles le bonheur ; mais très vite il déchanta au spectacle des tueries et des ravages causés à sa campagne bien-aimée. Ecartelé, s'estimant trop vieux, à trente ans, pour " comprendre ", et considérant avec l'Ecclésiaste que tout est égal sous le soleil, il se suicida à Saint-Pétersbourg où il avait connu de brillants débuts.
Pasternak disait de lui : " Depuis Koltsov, la littérature russe n'a rien produit de plus authentique, de plus naturel, de plus opportun, de plus ancré dans nos traditions, que Sergueï Essenine... Essenine traita sa vie comme un conte fantastique. Il traversa l'océan sur un loup gris comme Ivan-tsarevitch et comme l'Oiseau de feu, attrapa par la livrée Isadora Duncan. En composant ses vers, il use encore des procédés du conte, tantôt disposant les mots comme les cartes d'un jeu de patience, tantôt les gravant avec le sang de son coeur.
"
-
Né en 1895, Sergueï Essénine est le dernier grand nom de l'Âge d'argent de la poésie russe. C'est aussi le poète du vingtième siècle le plus lu en Russie, ce qui s'explique en partie par une forme élaborée qui, tout en restant proche de la langue populaire, aborde une thématique variée en harmonie à la fois avec l'époque tourmentée de la révolution et avec l'éternité, comme l'écrivit le poéticien russe Eichenbaum. Cette harmonie peu commune explique également la difficulté à traduire Essénine et le fait qu'il demeure relativement peu connu en France. Henri Abril, à qui l'on doit notamment la traduction de l'oeuvre poétique complète d'Ossip Mandelstam (4 volumes aux éditions Circé), s'est efforcé de rendre sensibles au lecteur français tous les aspects de la poésie d'Essénine à travers un choix qui en présente les diverses périodes et les nombreux mythes dont elle est irriguée.