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Dis Voir
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Notes, souvenirs et séquences de choses vues
Raoul Ruiz
- Dis Voir
- Cinema - Fictions
- 10 Août 2022
- 9782381620053
Une méditation sur le cinéma et sa fabrication : le Journal de Ruiz, miroir nomade du cinéaste entre 1990 et 2011, marque une nouvelle étape de sa vie et de sa carrière, caractérisée par des productions plus ambitieuses mais aussi par une désillusion concernant l'évolution du cinéma.
Notas, recuerdos y secuencias de cosas vistas, ici traduit en version française, réunit des extraits du Journal de Ruiz écrit en espagnol entre 1990 et 2011. Ruiz observe avec tristesse, au vu du montage financier de ses projets toujours plus difficile et chaotique, les transformations du paysage audiovisuel s'éloignant à jamais de ses rêves d'un cinéma artisanal, non industriel, d'inspiration chamanique, exposés dans sa Poétique du cinéma.
Cette sélection d'extraits du Journal réunis ici par Bruno Cueno et Érik Bullot - tous deux aussi amis de Ruiz - que constituent Notas, recuerdos y secuencias de cosas vistas expose sa pensée et le développement de la mise en pratique de sa Poétique définissant de nouvelles conceptions du temps, de la mémoire et des manières de faire du cinéma. « De cette façon, je développerais les idées de Poésie du Cinéma (...) J'essaie d'expliquer - de m'expliquer - le fonctionnement des fictions dans le film. De quelle manière elles s'articulent pour permettre, multiplier et intensifier la circulation des images réelles et mentales. (...) Peu à peu, douloureusement, une nouvelle méthode de filmer, radicalement différente de toutes celles qui circulent, commence à prendre une forme. » Un tel témoignage de cinéaste sur sa manière de faire du cinéma est plutôt rare. On connaît ceux de Jean Cocteau lors du tournage de La Belle et la Bête ou ceux d'Andreï Tarkovski ou Yasujirô Ozu. Ruiz, avec les traductions de Notas, recuerdos y secuencias de cosas vistas, accompagnées de notes établies par Bruno Cuneo et d'une préface d'Erik Bullot, constitue ainsi une contribution précieuse à l'histoire du cinéma.
Ces traductions s'inscrivent dans la suite de Poétique du cinéma 1 et Poétique du cinéma 2, ses premiers recueils d'essais sur le cinéma devenus incontournables dans le paysage de la culture contemporaine, à la recherche de nouveaux modes narratifs comme outils d'appréhension du monde d'aujourd'hui, des manifestes qui proposent de nouvelles manières de filmer, d'écrire et de concevoir les images. -
Manoel de Oliveira
Yann Lardeau, Jacques Parsi, Philippe Tancelin
- Dis Voir
- 1 Février 1988
- 9782906571044
Première monographie consacrée au maître du cinéma portugais (entretien et mise en image de Manoel de Oliveira).
Aniki Bobo, Amour de Perdition, Le Soulier de Satin, Mon Cas, Les Cannibales, Val Abraham, L'Étrange affaire Angelica... L'oeuvre de Manoel de Oliveira est exemplaire en ce qu'elle condense à elle seule toute l'histoire du cinéma. Du muet à l'extrême pointe de la modernité, elle trace, entre maintes ruptures esthétiques, le fil rouge de l'évolution des formes cinématographiques. Rarement les rapports entre cinéma et théâtre ont été posés et expérimentés avec autant de force et de beauté.
La production filmique de Manoel de Oliveira (Porto, 1908-2015) se démarque comme l'une des réalisations les plus originales de l'histoire du cinéma. Son oeuvre a bénéficié d'une portée internationale, en témoigne les nombreuses récompenses des festivals et académies de cinéma du monde entier. Cinéaste à la longévité exceptionnelle, il adapta de nombreuses oeuvres littéraires. Amour et perdition (1978), Francisca (1981), Le Soulier de satin (1985), Non, ou la vaine gloire de commander (1990), Val Abraham (1993) comptent parmi ses plus grands films.
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Lee Chang-Dong
Véronique Bergen, Jean-Philippe Cazier, Antoine Coppola
- Dis Voir
- 2 Septembre 2019
- 9782914563918
Le premier ouvrage consacré à l'oeuvre du cinéaste coréen, dans la série de monographies sur le cinéma publiée par Dis Voir (à la suite de Peter Greenaway, Raoul Ruiz, Manoel de Oliveira, Atom Egoyan, Wong Kar-wai, Bruno Dumont, Kim Ki-duk...). Conçu par Lee Chang-dong lui-même, qui a sélectionné et mis en page les images, le livre inclut un entretien ainsi que deux essais de Véronique Bergen et Jean-Philippe Cazier sur son travail.
L'oeuvre de Lee Chang-dong interroge le statut du voir et de l'invisible dans un monde contemporain saturé d'images et d'informations qui oscille entre réalité et fantasme, histoire et fiction. Un cinéma qui explore l'esthétique de la disparition par le hors-champ de l'image sur fond de critique sociale et politique, de la mémoire oubliée de l'homme à son Histoire ou à la Nature. Des images « perceptives » qui invitent à l'empathie pour ressentir « la sensation universelle de la vie » à travers de jeunes adultes qui louvoient avec leur désespoir existentiel dans ce monde dont ils sont captifs, l'espoir en berne malgré leur rage. Un cinéma qui se joue aussi des catégories cinématographique - avec des histoires cachées dans des récits emboités par la recréation de durées différées dans la narration ou glissées dans la bande son.
Entre fiction et témoignage documentaire sur notre époque, Lee Chang-dong invente un régime d'images qui en appelle à la perception et à l'imagination en sollicitant les images mentales (invisibles) du spectateur. Un retour de mémoire pour percevoir ce « quelque chose » qui ferait vibrer les contours du réel d'un monde contemporain en cours d'évaporation et de disparition dans le virtuel.
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Les nouvelles technologies ont engendré une révolution culturelle et cognitive qui a changé notre rapport au monde. Tout comme avant elle l'écriture, puis l'imprimerie au XVe siècle, avaient profondément transformé les modes de représentation sur fond d'inquiétude devant un monde qui bascule dans ses repères, avec ses peurs et ses êtres diaboliques envahissant ce nouveau monde. Dante l'a évoqué dans des scènes infernales, ou encore Jérôme Bosch dans l'un de ses célèbres triptyques, Le Jugement dernier, où l'enfer grouille d'animaux fabuleux et autres petits démons hybrides et où faune, flore et formes humaines se mélangent dans une vision fantastique. Ce thème d'un corps mutant ébranle plus qu'il n'y paraît notre définition de l'identité humaine d'autant qu'aujourd'hui les technologies touchent à l'essence même de l'homme et à son devenir en s'immisçant dans le vivant. Une ère " biotechs " qui nous interroge sur les limites de l'humain, ses frontières, ses possibles et nous questionne sur la distinction fondamentale entre naturel et artificiel, nature et technologie, entre l'humain et la machine. Pour nous, les vivants d'hier encore présents dans cette nouvelle fabrique du monde de demain, notre histoire de l'humanité comme genre biologique ne nous permet plus de penser le monde en son état actuel. Ce qui se narre ici est une histoire différente de la vie sur la planète Terre, d'un monde sur le point d'exister à la limite du réel et de l'imaginaire et qui questionne, non seulement le statut du vivant à partir du devenir réel de l'imagination, mais aussi le statut des images comme forme du devenir réel du possible. Avec leurs moyens spécifiques, les artistes interrogent avec ironie et détermination ce vertige d'une maîtrise de soi qui fait du corps un objet sans cesse à reconfigurer. De la déclinaison du corps en désuétude à sa reconfiguration comme chair, ils engagent une réflexion pour contrer les peurs ancestrales d'un monde en mutation et pour en révéler non pas les manques, mais les potentialités. La Chair mutante - fabrique d'un posthumain montre que pour penser aujourd'hui il faut savoir conjuguer les puissances de l'imaginaire, et interroge l'art comme un laboratoire où se fabrique une reconfiguration du sensible pour appréhender ce quelque chose de la "nature" humaine qui est en mutation.
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Last Words (Derniers Mots) est un livre d'artiste associé à une pièce sonore. Ce projet inédit est construit à partir d'une lecture des dernières déclarations de tous les détenus exécutés au Texas depuis la reprise des exécutions capitales le 7 décembre 1982. A ce jour, 515 détenus ont été mis à mort, tous par injection létale. Vanessa Place réunit dans ce livre leurs dernières paroles recueillies avant le début de la procédure et rendues publiques par le Département de la justice criminelle du Texas sur son site internet, ainsi que des portraits de ces condamnés à mort.
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L'homme qui refusait de mourir
Nicolas Ancion, Patrice Killoffer
- Dis Voir
- 9 Octobre 2010
- 9782914563574
Mourir est sans doute le plus grand souci des hommes et, en finir avec la mort l'un des objectifs les plus ambitieux de la science moderne. Cependant, si la biologie contemporaine est bien incapable aujourd'hui de répondre à des rêves si fantastiques, ces visions futuristes sont mises en scène dans des oeuvres de fiction qui n'hésitent pas à imaginer qu'un jour l'Humanité pourra poursuivre indéfiniment sa course. Quand l'homme défie la mort et impose à la science de trouver des solutions à ses projets d'immortalité, on entre de plain-pied dans cette zone obscure de l'imaginaire contemporain où les machines, la biologie et l'intelligence artificielle se combinent pour donner naissance à un homme nouveau. Et immortel ?
L'homme qui refusait de mourir est un conte à rebondissements de Nicolas Ancion qui s'inspire librement des recherches de François Taddéi sur le vieillissement des bactéries et la transmission du savoir dans la nature, depuis les unicellulaires jusqu'aux humains. Il utilise le questionnement scientifique comme moteur du récit et l'analogie comme roue de secours, quand le moteur est en panne. Les dessins de Patrice Killofer, mêlent les robots, les bactéries, les scientifiques et les intestins, pour aider la pensée à mieux circuler dans les tuyauteries de ce conte labyrinthique.
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"Après avoir vu ses films, vous serez changés" Peter Brunette (in IndieWire)
Première monographie consacrée à Kim Ki-duk, cinéaste sud-coréen né en 1960, qui compte aujourd'hui parmi les réalisateurs les plus marquants de la nouvelle mouvance du cinéma contemporain.
Dès ses premiers films, Kim Ki-duk a été reconnu à travers les festivals internationaux comme Berlin (Ours d'argent du meilleur réalisateur pour Samaria), Locarno (The Coast Guard) ou Venise (Lion d'argent pour Locatair es). Malgré le succès grandissant, Kim Ki-duk privilégie encore son indépendance dans sa manière de travailler : petit budget, tournage concentré et forte implication personnelle qui le mène à fabriquer lui-même décors ou accessoires. De l'extrême sérénité à l'extrême douleur, Kim Ki-duk nous fait visiter une étonnante galerie de portraits vivants auxquels participent autant le monde végétal à travers ses paysages les plus sauvages que le règne animal dans toute sa s plendeur. Avec des oeuvres que l'on imagine peintes aux fluides humains et au sang, Kim Ki-duk procède à une vivisection en plein dans la chair sociale. À travers sa filmographie autant injectée de sang qu'à fleur de peau, Kim Ki-duk révèle aussi les plaies encore suintantes d'une société coréenne malmenée par son histoire avec un art de la précision et une mise en scène de la souffranc e qui est toute en raffinement extrême-oriental.
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Ce livre 39 : Grandeur & Décadence du Théâtre de Gestes est le premier de la série de 100 livres LES HISTORIENS, un abrégé encyclopédique réunissant toutes les choses du monde en un lieu.
Conçu et écrit par Peter Greenaway, l'ensemble de ce travail, dont les 100 livres doivent être publiés dans leur intégralité au cours des 10 prochaines années, crée et examine dans le détail l'Histoire de 100 ans d'un vaste continent. Les arbitres de cette grande Histoire, conçue de peur que nous ne devions oublier et écrite pour encourager le désir et le besoin d'une continuité vigoureuse, forment une collection nombreuse et bigarrée d'historiens, tous investis dans leur spécialité et déterminés à conjurer l'oubli et la mortalité.
Parmi les titres des 99 autres livres de la série, figurent des histoires de jouets, de jeux, d'infirmes, de tours, de conceptions, de maladies, de cartes, de tics, de chapeaux rouges, d'adultères, de voyages à la mer, de langues, de noms, de jardins, d'actes de violence, de remords, de chagrins et de fantômes. Il se peut que des items et des événements qui se sont déjà produits dans l'histoire du monde au cours des cinq derniers millénaires puissent être perçus et reconnus, bien qu'en apparence déformés, racontés , ré-imaginés, regardés à travers un miroir ou une brume, en fait entièrement revisités avec des issues différentes ; il se pourrait aussi que parmi les historiens eux-mêmes nous soyons amenés à reconnaître un Carlo Ginzburg romancé, un Macaulay, un Carlyle, et un Gibbon ou un Raleigh, si ce n'est un Tacite ou un Tite-Live.
S'il fallait résumer rapidement ce projet ambitieux, il serait bon en effet de rappeler simplement ici, s'il en était besoin, cette copieuse évidence : " Il n'y a pas d'histoire comme telle, il y a seulement des historiens ".
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Un épisode de la vie d'Eisenstein, le réalisateur russe, lors de son voyage au Mexique pour réaliser Que Viva Mexico. Une histoire revisitée par Peter Greenaway qui envisage de tourner le film de ce scénario cette année.
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Le nouveau titre dans la collection des Contes illustrés pour adultes (dans laquelle ont déjà publié Pierre Senges, Nicolas Ancion et Jean-Philippe Cazier), dont le principe est de réunir en un même ouvrage un écrivain, un illustrateur et un scientifique pour produire un agencement singulier et créatif entre ces trois domaines : un roman fantastique basé sur les travaux du scientifique Hervé Le Guyader, envisageant la quasi-extinction de l'espèce humaine dans le contexte du bouleversement climatique en cours.
Tresses - Souvenirs du narratocène de Leo Henry est un roman fantastique basé sur les travaux du scientifique Hervé Le Guyader (spécialiste de la biologie moléculaire) en particulier, sur l'érosion de la biodiversité montrant que le rythme de l'évolution est aujourd'hui largement dépassé par celui du réchauffement planétaire. Autrement dit, vers l'extinction des espèces - y compris l'humain. C'est à partir de ce constat que Léo Henry a élaboré les thèmes de sa fiction inspirés cette fois par une pensée résistante et spéculative comme lieu de fabrication de possibles à l'ère des catastrophes annoncées.
Dans ce livre, trois branches de l'humanité survivent aux bouleversement climatiques : l'une a quitté la Terre, la seconde s'est enfermée dans des environnements contrôlés (les Serres), la dernière, plus mystérieusement encore, a réorganisé tout son rapport au vivant. Cette dernière branche, fragile et isolée, consacre presque toute son énergie à la transmission et la production de récits rapportées par la narratrice - les fameuses tresses -, dont elle témoigne dans des correspondances qui prennent acte de la prochaine démultiplication des formes de vies humaines...
Ces correspondances - retrouvées dans les fosses mémorielles de la Terre par une post-humanité après que la Catastrophe provoquée par l'Anthropocene ait rayé l'humanité de la Terre -, datent des alentours de l'an zéro et sont considérées comme l'un des derniers témoignages écrits de l'homo sapiens en tant qu'espèce humaine unique.
Le principe de la collection des Contes illustrés pour adultes inclut, à côté de l'écrivain et du scientifique, la participation d'un artiste réalisant un certain nombre d'illustrations qui circuleront dans le cours du récit. Denis Vierge illustre ce conte.
« Les textes réunis dans Tresses, Souvenirs du narratocène datent des alentours de l'an zéro. Ils sont considérés comme l'un des derniers témoignages écrits de l'homo sapiens en tant qu'espèce humaine unique.
Nous proposons ici une traduction de la version la plus complète connue, retrouvée dans les fosses mémorielles de Bayan Obo.
Les bizarreries poétiques ont été conservées. Il y a longtemps que nous ne prétendons plus être capables de tout comprendre. »
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Un conte inédit, publié de manière posthume par les éditions Dis Voir, avec lesquelles Ruiz avait initié la collection d'écrits de cinéastes Fictions.
Un aviateur de neuf ans est un conte inédit de Raoul Ruiz retrouvé dans une malle par sa femme, Valeria Sarmiento. Ecrit à Paris alors qu'il venait de fuir le Chili, ce conte fait partie d'une série d'histoires écrites par Raul Ruiz dans les années 1970 pour Valeria Sarmiento. Alors que tous deux exilés - et lui sans emploi alors qu'elle gardait un enfant pour subvenir à l'intendance du foyer - Ruiz lui offrait ainsi chaque jour une histoire différente pour l'enfant gardé. Ce conte est illustré par Camila Mora-Scheihing à qui, enfant, ce conte avait été remis.
Camila Mora-Scheihing une artiste « multidisciplinaire » qui a commencé sa carrière d'actrice avec Raul Ruiz dès son enfance dans « Le Territoire ». Ayant grandi avec Ruiz comme famille et comme mentor, elle a continué à travailler régulièrement avec lui sur des courts métrages, des émissions de radio et des longs métrages tels que « Généalogie d'un crime ». Après avoir travaillé comme réalisatrice et réalisé un documentaire « The Drift », elle a ensuite étudié au Royal College of Art de Londres afin de consolider sa carrière d'artiste. Ses oeuvres sont exposées au Royaume-Uni et dans le monde entier.
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Prélude et prolongement du film l'île au trésor que raoul ruiz réalisa en 1984, ce texte se veut la suite, ou plutôt la poursuite du roman de stevenson.
Un formidable exemple de la manière avec laquelle ruiz parodie et met en abyme le récit, avant de perdre son lecteur dans un labyrinthe d'images insolites.
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Les dessins, les notations des chorégraphes sont peu connus. Ces systèmes d'écriture du mouvement mis en place dans la culture européenne depuis les maîtres à danser à l'époque de Louis XIV, puis au XXeme siècle jusqu'aux travaux des chorégraphes contem porains, ont doté la danse d'une symbolique spécifique.
Le livre Danses Tracées réunit des partitions, des dessins, croquis, notes, graphiques, tableaux, dégageant entre écriture et image, une textualité inconnue dont le mouvement semble moins le but final qu'un relai cognitif.
Pour conduire le regard et la pensée du lecteur à travers cet imaginaire insoupçonné, plusieurs points de vue et types d'écritures ont été convoqués.
Du système à l'oeuvre d'art, de la conceptualisation du mouvement à son pur reflet émotif retenu dans le graphisme, font l'objet d'approches tour à tour historiques, artistiques, scientifiques, reliées ou non à la pratique spécifique de la danse.
"On peut retrouver dans la symbolique et l'organisation gestuelle des principes d'organisation analogues à ceux qu'on connaît dans un langage ordinaire, dans le langage articulatoire, des principes taxinomiques comme on en trouve en biologie." ( René Thom) "La danse ne produit pas de figures arrêtées. Elle suscite des actes. L'analyse et la transmission de l'acte, on le sait, ne passe pas par le signe, mais par la contamination entre les "états" dont le mouvement développe les degrés et les qualités d' énergie, les tonalités" (Laurence Louppe)
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" .
Le rapport à l'échelle se traduit dans mon travail par ces petits déplacements qui vont donner un certain " accent " aux objets. cette attention particulière n'est pas le fruit d'une quelconque mathématique. je n'ai pas de modulor. elle traduit la volonté de déplacer les normes et les habitudes. en dehors de tous canons établis, le rapport aux proportions qui m'intéresse est lié à l'échelle humaine dans sa diversité.
Au delà de l'échelle qui relève de l'architecture et correspond aux espaces dans lesquels on peut pénétrer, il y a celle qui se rapporte à ce que l'on peut embrasser, à ce que l'on peut prendre dans ses bras ou dans ses mains : c'est le mobilier, les objets. enfin, il y a la dimension de ce que l'on tient dans la main, qui est plus intime. plus on va vers la petite dimension, vers l'intimité, plus on convoque le toucher, des choses éloignées du regard.
Cette classification rapide montre que l'on va d'une pensée qui privilégie la chose visuelle vers une pensée qui s'intéresse essentiellement à ce qui est de l'ordre du tactile. " françois bauchet, formé à la sculpture et à la céramique, oppose des formes issues de la sculpture dans une dimension fonctionnelle souvent très ténue. tous ses objets-meubles se situent à la frontière du fonctionnel et de l'oeuvre d'art et, posent la question de la présence et de la réalité matérielle des choses dans un monde consacré à l'image.
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Depuis que des artistes femmes se sont donné le droit d'exprimer leurs fantasmes sexuels, elles réservent bien des surprises à ceux qui les exprimaient à leur place autrefois. Un hymne au sexe de la femme qui sanctifie le désir féminin si souvent gommé, anesthésié, oublié. Pour ces artistes, l'obscénité est devenue le territoire à défricher pour s'affranchir du poids du regard patriarcal empreint de relents post-religieux et obscurantistes où la pornographie, comme le voile, ont été la réponse à la même peur celle du sexe de la femme. En s'accordant ainsi le droit de produire leurs propres représentations du monde comme artiste & femme - statut longtemps incompatible - l'enjeu artistique de cet inmontrable du corps et de cette réappropriation de l'histoire du féminin dans l'histoire de l'art est pour l'artiste d'aujourd'hui éminemment politique car le sexuel est aussi dans le champ du contrôle des individus.
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Dans La Ronde de Nuit (The Nightwatch), Rembrandt a peint une conspiration.
Le titre ténébreux du tableau à lui seul suggère que nous devrions la déjouer. Pour ce faire nous devrions aussi beaucoup écouter la bande-son. Parmi tous les tapages, l'aboiement des chiens, le tambour du tambour-major, le cliquetis des treize piques, la célébration de Banning Cocq, le bruit le plus fort est celui d'un coup de mousquet. On peut voir l'embrasement du coup de feu éclatant derrière la tête du personnage en jaune au premier plan, lequel porte la pointe de sa hallebarde à la place de sa bite et dont le ventre est parcouru à tâtons par l'ombre de la main de son compagnon.
Où la balle a-t-elle disparue? Nous devions enquêter, et quand nous l'avons fait, au final, en s'aventurant avec un peu d'ingéniosité, nous pouvons voir clairement que tout le tapage que s'évertue à rendre cette peinture de Rembrandt, La Ronde de Nuit - certainement la troisième peinture la plus appréciée en Occident après la Mona Lisa de Léonard, une peinture subversive s'il en est, et le Sacrifice de Michel Ange à la Sixtine, certainement une peinture païenne payée par un Pape Chrétien - va provoquer des ennuis.
C'est, dans cette tradition où les grands peintres sont connus par leur prénom, le grand acte subversif de Rembrandt - son J'accuse. Le tableau est une démonstration du meurtre, avec des meurtriers tous dépeints en détail. Quel délice de penser que Rembrandt a été payé, et plutôt bien payé, pour révéler la vérité sur cette garde milicienne à temps partiels, le parti des bourgeois d'Amsterdam jouant aux soldats en plein Âge d'Or Hollandais, pour quinze minutes de célébrité selon la formule chère à Warhol.
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Tu sais où je suis et je sais où tu es
Gary Hill, Martin Cothren
- Dis Voir
- 4 Janvier 2021
- 9782381620008
La rencontre entre l'artiste international Gary Hill et Martin Cothren, Amérindien ouvrier pêcheur de la réserve Yakama, jeté en prison et mort sans abri peu après sa libération : conçu par Gary Hill, cet ouvrage singulier alterne le récit par l'artiste de leur histoire commune sur vingt ans, touchante et tragique (l'occasion pour Hill de revenir sur son propre parcours) et les lettres de Cothren, entrecoupées pas ses dessins naïfs extraordinaires.
Gary Hill a rencontré Martin Cothren alors qu'il cherchait des figurants pour son installation vidéo Viewer, en 1996. La rencontre fortuite entre cet Américain californien blanc - artiste dont l'oeuvre est exposée dans les plus grands musées internationaux - et cet Indien américain - ouvrier pêcheur à Seattle - s'est transformée, au cours de leurs échanges sur une vingtaine d'années, en une amitié ambivalente dans son rapport à l'autre, englobant la frustration, la paranoïa, la générosité, le pardon et la profonde tristesse. Une relation dont le secret est peut-être dans le non-dit.
Néanmoins, dans l'espace de ce livre, cette « rencontre » prend la forme d'un jeu de piste non linéaire surgi d'une mémoire encore vivante, construisant un espace fluctuant fait de dessins et de lettres manuscrites qu'ils se sont échangés et où s'intercalent désormais des textes en prose de Gary Hill. Une manière de perpétuer cet échange dans lequel deux êtres singuliers apparemment dissemblables ne cessent de manifester leur parenté.
La traduction s'est attachée à restituer le ton des lettres de Martin Cothren en conservant les fautes d'orthographe, le mot à mot, les espaces entre les phrases, la ponctuation (où son absence), selon le souhait de Gary Hill.
« Je n'aurais jamais imaginé me lier d'amitié avec quelqu'un comme Martin. Selon ses propres termes - et c'est un peu ironique - c'était un taulard, un escroc, un voyou, un délinquant, un sans-abri solitaire, un «copin» toujours fauché, mon «bro». Cette amitié ne pouvait s'expliquer simplement par le fait que nous avions travaillé ensemble, car notre collaboration n'avait duré que très peu de temps - une journée, voire même en réalité quelques heures. Deux mois plus tard, il partait en prison. Il serait facile de mettre cela sur le compte du destin, mais je me suis retrouvé au fil des années à remuer ciel et terre jusqu'au dernier grain de sable dans l'espoir de trouver un indice qui m'aiderait à comprendre ce qui me tenait attaché à cet «Indien»... Est-ce qu'il y a un fond de vérité dans le proverbe «Qui se ressemble s'assemble» ? Est-ce que nous étions, pour ainsi dire, les deux faces d'une même pièce que je n'ai pas encore découverte ? ».
Gary Hill.
« Gary Finalement je suis pas aller pointé pour la liberté conditionel je leur ai deja dis que je ne vient pas d'Alaska et que ici j'ai nulpar ou allez je dormait chez mon copian celui qui reçu l'argent il m'a laisser dormir chez lui encore une nuit et le lendemain il ma demander de partir Il étais en liberté conditionel et il voulais pas avoir de problèmes en me laissan dormir chez lui sait normal Alors j'ai pris ce qui me restait comme argent j'ai trouver un endroit pour la nuit et le lendemain je me suis retrouver encore a la rue je me suis fai arretez prcq je trainais avec des sdf Maintenant je me dit que je serez mieux à Seattle là bas ils aide les gens quant il sorte de prison Sait la première fois que je me sent seul comme sa s'est un peu pareille comme la fois ou ma soeur été reparti en Allemagne j'allez tout le temps me couché dans son lit et je prenez son oreiller dans mes bras je pleurai ou alors je sentai son odeur Perdu C'est comme sa que je me sent. Ici je partage la chambre avec un homme il a pas de famille et personne pour leur ecrire et il est entrain de mourir s'est comme sa mes journée Si tu veut bien tu peux m'envoyé une photo de toi + tes femmes comme sa je pourrait au moin regarder des visage en liberté des amis j'ai pris 3 ou 4 ans juste pour avoir bu une bouteille de vodka avec des sdf et moi je suis sdf. ».
Extrait d'une des lettres de Martin Cothren.
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Mnémosyne ; une histoire des arts de la mémoire de l'Antiquité à la création multimédia contemporaine
François Boutonnet
- Dis Voir
- 11 Mai 2013
- 9782914563680
Les Arts de la Mémoire sont un marqueur des modes de pensée des hommes à chaque époque, une boîte noire des représentations du monde.
C'est sous le signe de Mnémosyne que les Arts de la Mémoire il y a déjà vingt-sept siècles dans la Grèce de l'Antiquité ont associé pour la première fois lieux et mémoire, espace et temps, représentation et mouvement, image et pensée.
C'est sous son signe que se sont déployées dans le temps les diverses modélisations des connaissances et que se place l'idée même d'une pensée visuelle, d'une pensée en images.
Aujourd'hui, par le mouvement même de l'histoire et les changements de paradigme suscités par les nouvelles technologies, les lieux (loci) individualisés et intimes des antiques Palais de Mémoire deviennent collectifs et poreux. Les images (imagines) uniques et secrètes qui nourrissaient ces arts, deviennent multiples et publiques. Les couplages dialectiques lieux-images deviennent intelligence collective ou sites interactifs.
D'un parcours balisé à des parcours connectés, les dispositifs se sont enrichis de combinaisons infinies qui renouvellent la notion de labyrinthe comme déambulation entre des énigmes symboliques. La réalité augmentée de ces nouveaux paysages virtuels et les liens qui s'y tissent sont aujourd'hui le lieu où se fabriquent la création artistique et les nouvelles modalités des savoirs.
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Les Aventures de Percival, conte phylogénétique, est le premier titre de notre nouvelle collection de « Contes illustrés pour adultes », dont l'ambition est de confronter la littérature avec les plus récentes recherches en science cognitive.
Les Aventures de Percival reprennent à ce titre une métaphore souvent évoquée par la littérature scientifique quand il s'agit d'illustrer les questions de probabilité : Un chimpanzé tapant au hasard sur une machine à écrire finira tôt ou tard par composer un sonnet de Shakespeare.
McIntosh, personnage de jardinier-mathématicien, cousin spirituel du baron de Münchhausen, décide de prendre la fable au sérieux. À l'aide d'un chimpanzé bien vivant appelé Percival et d'une véritable machine à écrire, il compte mener l'expérience à son terme.
Bien sûr, les choses ne se passeront pas comme prévu, le chimpanzé se montrera moins docile qu'on aurait pu le croire, faisant preuve de malice, d'intelligence, voire de scrupules, puis d'une conscience évoluée. Peu à peu, alors que se déroule l'histoire sous la forme de variations sur un même thème, on se rend compte à quel point l'humain et le chimpanzé peuvent se tenir proches, comme deux frères.
À la lecture des derniers chapitres, on apprendra comment transcender l'éternelle distinction homme/animal en s'aventurant du côté du végétal.
Les Aventures de Percival s'inspire des travaux de Dominique Lestel, philosophe-éthologue, et d'Alain Richert, paysagiste-botaniste. Il tient compte (à sa guise) des plus récentes spéculations en matière d'éthologie, et détourne l'usage de l'éthogramme (description de comportements) afin de trouver d'autres façons de raconter les fables.
Les dessins de Nicolas de Crécy sont là pour apporter un peu de rigueur scientifique à la fantaisie, et vice-versa.
Les « Contes illustrés pour adultes » :
Comment la littérature et la science se contaminent-ils l'un l'autre ? L'ambition de cette collection inédite vise à introduire les recherches actuelles des sciences cognitives qui revisitent nos modèles des théories de la connaissance. Elle renoue avec une tradition de la littérature scientifique qui a pour but de faire rêver et méditer sur la façon de se représenter le monde tel qu'il se définit aujourd'hui. Cette collection emprunte aussi à la notion de conte en soulignant son aspect ludique dans le but de faire émerger ces nouvelles «géographies mentales».
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